9 septembre 2013

Violences conjugales, mon histoire ...

Les violences conjugales ne doivent plus être un sujet tabou. Si j'arrive à en parler facilement, c'est pour que tout le monde sache que cela peut arriver à n'importe laquelle d'entre nous.

Et quand on en parle et qu'on porte plainte, il faut être clair, vous vous en prenez plein la tête par tous ceux qui vous en veulent d'avoir porté plainte. Qui vous en veulent d'avoir ouvert votre bouche pour dire et montrer du doigt la VRAIE personnalité d'une personne qui dit vous aimer, vous protéger...

Ils y a ceux qui pensent "au qu'en dira-t-on ?" ; Que vont penser les gens de lui ?

Alors, ils minimisent l'acte de violence de cette personne, tout simplement pour protéger sa réputation sociale et professionnelle. Mais, au cas où ils l'auraient tous oubliés, la victime ce n'est pas lui, l'agresseur. 

C'EST NOUS, et c'est aussi moi, cette femme qui a vu sa vie basculer en quelques minutes.

Pour pouvoir masquer cette réalité, c'est plus facile et lâche pour eux de salir une seconde fois la victime. Et pour eux, tous les coups sont permis pour nuire à la victime pour qu'elle puisse fermer sa gueule (Désolé je suis crue dans mes propos mais c'est la réalité). 

Car, quant on dit violences conjugales, cela englobe plusieurs types de violences (physique, psychologie, et autre mécanisme destructeur). 

De cet amour est né un vrai petit prince, qui à cause de la folie d'un être est devenu avec moi victime. Car dans cette situation, on ne pense pas aux répercussions qu'un enfant peut subir en assistant à une scène d'une telle cruauté envers la personne qu'il aime le plus au monde, sa maman. 

Je ne pardonnerai jamais à mon agresseur d'avoir fait cela devant mon fils.

Après réflexions et remise en question, je me suis rendue compte que tout avait commencé bien avant ce maudit jour de septembre 2011. En effet, j'ai commencé à voir dans ces yeux de la méchanceté, le jour où j'ai parlée de séparation entre nous. 

Dans nos incessantes disputes usantes moralement et stériles, dans ma dernière année de vie commune avec lui, j'ai été son souffre douleur ; je n'avais le droit qu'aux critiques, insultes, chantage affectif, mépris, propos dévalorisants ...

Je n'ai rien dis à personne, car oui je l'avoue, malgré moi, je venais de rentrer dans le schéma de l'isolement pour mieux me protéger, ainsi que pour protéger mon entourage. A cette époque, nous étions en deuil dans ma famille.

Puis un jour, j'en ai eu marre de cette vie. 

Alors j'ai commencé à penser à moi. 

A ma vie de femme. 

A ma vie de maman. 

J'ai commencé une nouvelle vie. 

Alors un jour, je me suis décidée à dire stop, on arrête. C'était en août 2011. Mais il n'a pas compris.

Il continuait de faire comme si tout allait bien entre nous. C'était déstabilisant pour moi, mais j'ai résisté parce que j'en avais marre, je voulais changer de vie, je voulais partir pour ne plus être avec lui.

Septembre 2011, première rentrée des classes de mon enfant, nouveau boulot pour moi après des mois de pôle emploi et d'intérim. 

C'était le jour des 18 ans de ma cousine.

La semaine de l'anniversaire du décès de mamie. 

Il avait récupéré mon enfant à l'école en oubliant son doudou. Un détail, mais ça m'a énormément marqué à l'époque.

Je suis rentrée et la dispute a commencé. 

Il a commencé à m'imposer ma conduite à tenir, devant notre entourage, notre voisinage ...

En même temps qu'il me faisait la morale, je faisais du tri dans mes contacts Facebook, je l'ai retirée de ma liste d'amis ainsi que tout son entourage. 

Mais j'ai résisté, encore et encore, car je voulais le quitter.

Pendant ce temps, mon enfant regardait "les copains de l'espace" à la télé. Encore un détail, marqué à vie pour moi.

Puis, il s'est rapproché de moi, c'est le jour qu'il a choisi, pour me tabasser devant notre enfant.

Il m'a poussé sur le lit et les coups ont commencés à tomber. Moi, j'ai attendue qu'il se calme, en me protégeant le visage, il était trop fort et je n'avais pas la force de le repousser.

Mais il ne s'est pas calmé. Il a continué. Pendant une seconde, il a arrêté. J'ai essayé de m'échapper, mais il m'a rattrapée et a commencé à me comprimer le cou avec son avant-bras. Là dans ma tête, j'essayai de me calmer car un avenir noir dans une caisse en bois a commencé à venir dans mes pensées. Je me suis dis et je me souviendrai toute ma vie de ma pensée à ce moment là : 

"Merde c'est lui qui va me retirer la vie, lui mon mari et devant mon fils".

Puis là, la rage de vivre a pris le dessus car j'avais du mal à trouver ma respiration, à parler. 

Mais j'ai réussi. J'ai réussi à prendre de l'air et à trouver la force de parler et de lui rappeler que notre fils était là.

Il a arrêté et je me suis sauvée à l'autre bout de l'appartement. Puis après les coups, je me suis dis comment sortir de ce cauchemar ? 

Car, il m'empêchait de sortir de notre appartement. Encore cette rage de vie, qui m'a aidée à signaler la situation. J'ai ouvert la fenêtre du salon et j'ai criée. Et là, je n'étais plus seule, on n'est venue m'aider.

Merci à mes amis, voisins qui sont intervenus. Merci pour votre intervention et surtout votre courage.

J'espère que mon témoignage pourra aider celle qui vive une situation de violence.

Maintenant, le procès a eu lieu et il a été condamné. Mais j'attends toujours ces excuses ... Oui je sais, je rêve, je ne les aurai JAMAIS...

Au cas où il ne l'aurait pas su : j'ai eu un traumatisme crânien et une entorse aux doigts + les bleus + les séquelles physiques et psychologiques ...

Pour celles qui sont concernées par ces violences qu'elles soient physiques ou psychologiques, voici un numéro gratuit et anonyme, 3919, n'attendez pas, parlez le plus tôt possible.

Source image : Le huffington post

2 commentaires:

  1. Courageux témoignage qui, je l'espère, saura en convaincre d'autres de parler...

    RépondreSupprimer
  2. courageux effectivement ce témoignage ! bravo et tout plein d'amour à toi ....

    RépondreSupprimer

N'hésitez pas à laisser un commentaire.

A bientôt.

Zaromcha.